Pour une approche quantique de la Conscience.
Commentaires du colloque
par Jean-Pierre Barret 20/05/2013
Comme dit la chanson, il y a ceux qui croient au
Ciel, (les spiritualistes), et ceux qui n’y croient pas, (les matérialistes) !
Il y a ceux qui croient en une vie après la mort,
les spiritualistes, parce que cela les
console de leur disparition inéluctable et les autres qui ne peuvent accepter faire à cette illusion.
Chacun croit ce qui l’arrange !
Il est tentant, et c’est ce que tente Jean Staune,
le grand prête de l’U.I.P. de récupérer
certaines avancées énigmatiques de la Science comme « preuves » de
l’existence d’un « fantôme dans la machine » que l’on nomme
Conscience, Esprit ou Pensée.
Citons comme énigmes, le libre-arbitre,
réfutée par l’expérience de Libet, et… la non-séparabilité quantique etc.
C’est ce qu’ont voulu démontrer les conférenciers du colloque international
« Pour une approche quantique de la Conscience » qui s’est tenu à
Paris, organisé par l’Université Interdisciplinaire de Paris, le 12mai 2013 .
Selon ces conférenciers, la base du monde matériel
visible est immatériel et donc invisible et s’appelle la Conscience
qui se manifeste, selon eux particulièrement, en physique quantique dans
l’Effondrement de la fonction d’onde, concept qu’aucun ne prit la peine
d’expliquer, puisque, selon eux, « tout le monde ( ?) Connait
l’expérience de pensée connue sous le nom du « Chat de Schroedinger ».
Il faut reconnaître que les grandes avancées des
neurosciences buttent, jusqu’à maintenant, sur l’explication de l’interaction
de la pensée humaine et des neurones du cerveau.
On fait bien état des expériences de commande d’un
robot par la seule pensée. En fait, ces robots sont actionnés par l’agitation
de zones neuronales parfaitement détectables par les instruments d’imageries
cérébrales (IRMf) mais comment la Pensée « allume-t-elle « ces
neurones ? Nul ne le sait encore.
Revenons à la physique quantique.
Rappelons succinctement que la « fonction
d’onde » liée à toute particule matérielle, un électron, un chat par
exemple, a été proposée par le grand savant français Louis de Broglie, en 1929 qui
a émis l’hypothèse révolutionnaire que toute particule matérielle était
accompagnée d’une onde assiociée électromagnétique (cf. radio)
Schroedinger reprit cette hypothèse et écrivit sa
célèbre équation qui représenterait la probabilité de présence du paquet
d’ondes associées à toute particule.
En généralisant, certains pensent qu’il existe une
méga fonction d’onde pour l’univers, une sorte de Conscience universelle !
Revenons à la fonction d’ondes. En cherchant à
trouver les solutions mathématiques de l’Equation d’onde appelée
« Effondrement, réduction ou Décohérence quantique : voir Wikipedia) »,
les mathématiciens ont trouvé, entre autres, deux solutions possibles, deux
états SUPERPOSES.
On peut
démontrer mathématiquement que chaque interaction « déphase » les
fonctions d'onde des états les unes par rapport aux autres, jusqu’à devenir
orthogonales et de produit scalaire nul. En conséquence, la
probabilité d'observer un état superposé tend rapidement vers zéro.
Seuls
restent observables les états correspondant aux états observables
macroscopiquement, par exemple - dans le cas du Chat de Schrödinger - mort ou
bien vivant.
Jusqu’à maintenant, les mathématiques seules démontrent que le
chat est dans deux états mathématiques superposés : Mort ET vivant.
D’autres savants vont plus loin
et émettent l’hypothèse que le fait qu’un être vivant ( ?) observe
l’intérieur jusque-là fermé, de la boite où se trouve le chat mort ET vivant,
supprime l’un des deux états superposés.
L’observateur constate alors que le chat est mort OU vivant.
Selon eux, c’est la conscience de
l’observateur qui rend impossible l’une des solutions de l’équation de
Schroedinger. Ainsi, la conscience de l’observateur influencerait la
« décision » prise par la Nature. On ne constate, en effet, qu’un
seuil état : Mort ou Vivant.
Remarquons que personne ne nous dit
pourquoi la conscience du chat, dans sa boite, ne déciderait pas avant celle de
l’observateur humain s’il doit se suicider ou gambader !
Tous les conférenciers ont plus
ou moins défendu la thèse spiritualiste.
Jean Staune qui, il faut lui
rendre hommage est un grand débateur doublé d’un grand organisateur, en
profite, en introduction pour dire que ces résultats scientifiques
anéantissent le matérialisme au profit du « fantôme
divin dans la machine ».
Tous les conférenciers s’appuient
sur l’expérience indéchiffrable quoique
rigoureuse d’Alain Aspect, en 1980, montrant la non-séparabilité de 2
particules qui ont « frayées » avant d’être séparées à des années-lumière,
pouvaient communiquer instantanément,
plus vite que la vitesse limite de la lumière.
Entre parenthèse, cette vitesse
limite n’est qu’une hypothèse assez bien vérifiée mais non définitive !
Or, tous ces conférenciers
s’appuient sur cette hypothèse, la vitesse limite de la lumière, pour empiler une hypothèse sur cette
hypothèse ; celle de la conscience divine.
Quelle est la valeur d’une
hypothèse supérieure dépendante d’une
hypothèse inférieure ?
Goedel a dit des choses à ce
sujet
La plupart des conférenciers s’appuie sur la non-séparabilité, pour émettre
l’hypothèse que la Totalité qui inclut notre
propre conscience joue un rôle effectif dans l’univers. Est-ce la
conscience d’un Dieu ?
A part, Antoine Suarez de Genève
émet une hypothèse qui nous semble plus scientifique à condition d’admettre la
théorie de la relativité générale d’Einstein qui suppose que tout dans
l’univers réel se passe dans » l’Espace-Temps ».
Suarez postule que la conscience
se situe en dehors de l‘Espace-Temps ce qui lui permettrait de ne plus obéir au
principe de causalité et donc d’imaginer que la conscience humaine influe sur
l’état du chat.
Un satisfecit pour Emmanuel
Ransford , très clair ; qui postule la nature de notre conscience dans le
« psi » portée par toute particule. En forçant un peu le trait, on
pourrait comprendre que le « Saint esprit » séjourne dans toute particule
y compris le chat.
Il ne faut jurer de rien !
Jean-Pierre
Barret 20/05/2013 jeanpierrebarret@free.fr
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Programme présenté par l’Université
Interdisciplinaire de paris (Jean
Staune)
Malgré les énormes progrès scientifiques
réalisés au cours des deux dernières décennies, l’affirmation du Prix Nobel de
médecine Sir John Eccles, l’un des grands neurologues du XXe siècle selon
laquelle la nature de la conscience défie tout type d’explication matérialiste
est toujours d’actualité. Il y a aujourd’hui quasiment autant de modèles
pour tenter d’expliquer la conscience que de spécialistes dans ce domaine.
Cette situation est sans équivalent dans la science d’aujourd’hui, s’agissant
d’un phénomène aussi crucial et qui nous touche d’aussi près.
N’est ce pas la preuve que les recherches ont
été dirigées jusqu’à présent dans une mauvaise direction, et qu’il faut
explorer des pistes radicalement différentes?
Une des pistes prometteuse consiste à faire appel
à la physique quantique pour mieux tenter de cerner la nature profonde de la
conscience. Différentes théories sont été émises et dans ce domaine là aussi,
il y a autant d’approches différentes que d’auteurs.
Mais ici, il y a une explication claire, c’est
le fait que la science actuelle avec sa démarche réductionniste n’aime pas ceux
qui transgressent les frontières entre les disciplines. De nombreux biologistes
et neurologues ont ainsi comme réflexe de dire que la physique quantique n’a
rien à faire chez eux quand ils en entendent parler.
C’est pourquoi on peut penser que des progrès
importants pourraient naître du rapprochement d’initiatives encore bien trop
isolées qui existent dans ce domaine. C’est dans ce cadre que l’Université
interdisciplinaire de Paris, avec le soutien de la fondation Denis Guichard, a
mis en place un colloque international «Pour une approche quantique
de la conscience ».
Cette manifestation exceptionnelle réunira pour
la première fois 5 des plus grands physiciens quantiques ayant développé des
approches originales dans le domaine de l’interaction entre physique quantique
et conscience. Venant des Etats-Unis, de Russie, et de Suisse, ils
rencontreront des chercheurs français ayant eux aussi développé des approches
dans ce domaine.
Le 11 mai à Paris une journée permettra au grand
public de profiter de la présence en France de ces chercheurs pour découvrir
leurs recherches et la diversité de leurs approches. Le 12 mai une journée
réservée aux professionnels sera organisée pour poser les
fondements d’une future collaboration internationale autour de ce thème avec
l’espoir de faire ainsi progresser une des grandes questions non résolues
qui se posent à l’humanité depuis des siècles et même des millénaires: Qui
sommes-nous? Quelle est notre véritable nature?
Intervenants
Henry Stapp
Chercheur au prestigieux
Lawrence Berkeley National Laboratory. Henry Stapp est depuis
la mort d’Eugène Wigner, en 1995, le plus prestigieux des
physiciens quantiques affirmant que la conscience nécessite, pour être
comprise, un recours à cette discipline. Il est aussi l’un des derniers
physiciens à avoir collaboré avec les pères fondateurs de la physique
quantique, des géants tels Werner Heisenberg et Wolfgang Pauli.
Soutenant une conception du monde
dans laquelle la conscience est plus fondamentale que la matière, son
dernier livre intitulé Sur la nature
des choses a pour sous-titre Les pensées, les actions et le caractère fondamentalement mental de la
nature, ce qui résume bien son approche.
Lothar Schäfer
Professeur de physico-chimie à
l’Université d’Arkansas, auteur d’un ouvrage intitulé « A la
recherche de la réalité divine ». Il nous montre comment en fonction
même des critères des pères fondateurs de la mécanique quantique,
et de nombreux physiciens actuels, la base du monde matérielle est non
matérielle. Comment le réel quantique doit être considéré comme une
totalité invisible et indivisible en vertu du principe de non séparabilité.
Totalité qui inclut notre propre conscience qui joue un rôle d’agent
effectif de l’univers. Son prochain livre Infinite Potential (Le potentiel infini), a pour sous-titre « What Quantum Physics Reveals About
How We Should Live ». Ce qui montre son désir de faire un lien
entre la physique quantique et les préoccupations fondamentales de notre
société comme notre comportement, notre éthique et nos valeurs. Il a, comme
Henry Stapp, développé l’idée que la physique quantique pouvait être à la base
une certaine forme d’éthique.
Antoine Suarez
Physicien et philosophe, chercheur
rattaché au département de physique de l’université de
Genève. Il est l’auteur d’une expérience ayant fait passer un des tests ultimes
à la physique quantique (Physique quantique vs le modèle de
multi-simultanéité) en montrant que le phénomène de non séparabilité, que
l’on savait déjà expérimentalement et théoriquement indépendant de
l’espace, l’était aussi du temps. Le développement de ses recherches
l’a amené à postuler l’existence de consciences situées au-delà de
l’espace-temps. Le résultat de chaque expérience de physique que nous ferions
serait en fait une réponse d’une de ces entités à nos
questions. Son centre de recherche sur la philosophie de la physique quantique
à pour devise « Discovering invisible causes behind the visible
world », (découvrir les causes invisibles derrière le monde
visible). Voir http://www.quantumphil.org
Andrei Grib
Professeur de
physique –mathématiques à l’université de Saint-Pétersbourg.
Pour lui c’est dans l’esprit humain qu’il faut chercher la raison de
l’apparence que prend le monde autour de nous. Se situant dans
la ligne de John Von Neumann, London et Bauer, il voit dans le fait
que nous sommes de observateurs pour lesquels les choses sont binaires
(noir ou blanc, oui ou non), la raison pour laquelle un monde qui
fondamentalement est un monde où les êtres et les choses sont superposés nous
apparaît comme un monde où les choses sont séparées. Il est l’auteur d’un
ouvrage de référence sur la non localité quantique.
Amit Goswami
Professeur de
physique à l’université de l’Oregon. Il a développé une approche de
la physique dans laquelle la conscience est à la base de toute forme
d’existence. Pour lui, la compréhension des principes de base de la mécanique
quantique, doit nous mener non seulement à rejeter le matérialisme
mais à changer nos sociétés et nous-mêmes. Voir http://www.amitgoswami.org/
IL EST l’un des intervenants principaux du film What the Bleep Do We Know?
http://www.whatthebleep.com/. Plusieurs
films lui ont été consacrés dont The Quantum activist
http://www.quantumactivist.com/ (l’activiste quantique) qui, là aussi, essaie
d’établir un lien entre la physique quantique et notre vie de tous les
jours. Il est l’auteur de plusieurs livres dont le best-seller, The Self-Aware Universe ,
(L’univers conscient de lui même).
Emmanuel Ransford
Chercheur indépendant, mène
depuis 20 ans une recherche visant à développer une théorie des
particules élémentaires dans laquelle celle-ci aurait une dimension
matérielle et une dimension immatérielle: le psi. Ce serait cette
dimension psi qui expliquerait la nature de notre conscience et d’un certain
nombre de phénomènes non encore expliqués ou admis par la communauté
scientifique. Son dernier livre, La conscience quantique et l’au-delà une voie inédite vers
l’éternité vient de paraître aux éditions Guy Trédaniel.
Vasily Ogryzko
Directeur de recherche à
l’Institut Gustave Roussy de l’INSERM, généticien, il a émis l’hypothèse que
les mutations pouvaient être des choix entre plusieurs potentialités
préexistantes, de la même façon que l’on passe d’un état à un autre en
mécanique quantique. Ce choix pourrait être influencé par des conditions
extérieures, ce qui donnerait une base scientifique au Lamarckisme. Il a publié
sur ce thème des « mutations quantiques » plusieurs articles dans des
revues a référées.